Haut-fonctionnaire et homme politique bavarois, (C) (★ Dresde 21.8.1829 † Wurzbourg 23.11.1905).
Fils de Friedrich de Luxburg (★ Deux-Ponts 30.6.1783 † Reichenhall 10.7.1856) et de Marie Anne de Gumppen-Pöttmes (★ 27.11.1795 † Munich 25.10.1854). ∞ la princesse Louise de Schönaich-Carolath (★ Breslau 1847 † Munich 1929); 5 fils dont Auguste (★ Strasbourg 4.3.1871), diplomate. Études à Munich, Heidelberg, Berlin. Carrière de fonctionnaire territorial bavarois, couronnée par les fonctions de président de police à Munich. Rallié à la politique d’unification allemande sous l’égide de la Prusse, il fut nommé en 1868, par le prince de Hohenlohe-Schillingsfurst à la légation de Bavière à Berlin. Député de Neustadt-Kissingen, Basse-Franconie, au Zollparlament allemand en 1868, il en démissionna en 1869 lorsqu’il accéda aux fonctions de président de Régence à Aschaffenburg. C’est à ce bavarois libéral et prussophile, dont la famille attachée aux Deux-Ponts avait séjourné en Alsace à la fin du XVIIIe, que Bismarck fit appel pour diriger la préfecture du Bas-Rhin, dans l’administration d’occupation du futur Reichsland. À Haguenau, il se lia avec Nessel, mais aussi avec l’ancien préfet du Haut-Rhin, Durckheim-Montmartin, qui tous deux furent ultérieurement expédiés à Berlin en mission auprès du nouveau gouvernement impérial. Après la prise de Strasbourg, il conserva la commission municipale présidée par Kuss puis par Jules Klein ©, ses interlocuteurs à la municipalité de Strasbourg. Cheville ouvrière de l’opération dite des notables dans le Bas-Rhin (avril et mai 1871), il fut un adversaire déterminé de la politique scolaire et religieuse du commissaire civil Kuhlwetter. Élu député au nouveau Reichstag, membre du Parti Libéral de l’Empire de Hohenlohe-Schillingsfurst, promoteur de la politique de l’alliance libérale en Alsace comme en Bavière, il inspira les interpellations libérales (fin mai 1871) qui contribuèrent au rappel de Kuhlwetter (juin 1871) puis à la chute de Bismarck-Bohlen (août 1871). On ne fit pourtant pas appel au Bavarois pour leur succéder, mais à deux prussiens, Moeller comme président supérieur et Ernsthausen comme Préfet du Bas-Rhin. Luxburg redevint président de régence bavarois à Wurzbourg, jusqu’à sa retraite en 1902.
Hirths, Parlamentarische Annalen ; Strassburger Post du 28.11.1905; F. Igersheim, « Le commissariat civil de l’administration d’occupation », dans F. L’Huillier, L’Alsace en 1870-1871, Strasbourg, 1971 ; idem, « La politique scolaire allemande en Alsace-Lorraine (1870-1871) », Recherches germaniques, 1975.
François Igersheim (1995)
