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CONGAR Yves

Religieux dominicain, (C) (★ Sedan 13.4.1904).

Le Père Congar a résidé de 1956 à 1967 au couvent dominicain de Strasbourg. Depuis 1947, son œuvre théologique, classique pourtant mais attentive à l’histoire et ouverte aux problèmes du monde, et ses prises de position en faveur de l’œcuménisme, lui valaient, de la part des milieux ecclésiastiques romains, « une suite inin- terrompue de dénonciations, d’avertissements, de mesures restrictives ou discriminatoires, d’interventions méfiantes » (préface à Chrétiens en dialogue). En 1954, un article paru dans Témoignage Chrétien au moment de l’affaire des prêtres ouvriers l’avait fait condamner, aux côtés des Pères Boisselot, Chenu et Féret, à l’exil. D’abord installé à Jérusalem, il s’était rendu à Cambridge et c’est là que lui était parvenue l’invitation de Mgr Weber, l’évêque du diocèse, à venir s’établir à Strasbourg. Dans cette ville, il mena de front un travail intellectuel important et des activités pastorales nombreuses, cours, re- traites, conférences et prédications. Il en reçut cependant aucun enseignement à la Faculté de Théologie. Bientôt, il eut la joie de se voir, comme on l’a dit, réhabilité. Nommé consulteur auprès de la commission préparatoire du Concile Vatican II, à la demande du pape Jean XXIII, il devint ensuite expert officiel de la commission théologique du Concile lui-même. Maints textes conciliaires portent sa marque, à commencer par la constitution sur l’Eglise Lumen Gentium.

En 1967, la maladie qui l’affaiblissait depuis le début de la décennie l’a contraint à quitter Strasbourg pour Paris où, mieux soigné, il poursuit ses travaux théologiques.

J.P. Jossua, Le Père Congar. La théologie au service du peuple de Dieu. Bibliographie générale du Père Y. Congar par P. Quattrocchi, Paris, 1967 ; M.J. Le Guillou, « Yves Congar », Bilan de la théologie du XXe siècle, éd. R. Vander Gucht et H. Vrogrimler, t. 2, Paris, 1970, p. 791-805 ; Jean Puyo interroge le Père Congar. Une vie pour la vérité, Paris, 1975.

Philippe Denis

 

Il est créé cardinal, non électeur en cas de conclave, par le pape Jean-Paul II lors du consistoire du 26 novembre 1994 avec le titre de cardinal-diacre de S. Sebastiano al Palatino. Il meurt le 22 juin 1995 à l’Hôpital militaire des Invalides à Paris.

 

Bibliographie

Entretiens d’automne, Paris, Cerf, 1987 ; La Tradition et la vie de l’Église, Paris, Cerf, coll. Traditions historiques, 1984 ; Église et papauté – Regards historiques, Paris, Cerf, 1994 ; Écrits réformateurs (Textes choisis et présentés par Jean-Pierre Jossua), Paris, Cerf, 1995 ; Je crois en l’Esprit-Saint, Paris, Cerf, 1995, 880 p., (1re édition en 3 tomes de 1978 à 1980) ; L’Eglise de saint Augustin à l’époque moderne, Paris, Cerf, 1997 ; Journal de la Guerre (1914-1918), Paris, Cerf, 1997, éd. de Stéphane Audoin-Rouzeau et Dominique Congar ; Esprit de l’homme, Esprit de Dieu, Paris, Cerf, 1998 ; Journal d’un théologien (1946-1956), Paris, Cerf, 2000 ; Vaste monde, ma paroisse. Vérité et dimension du Salut, Paris, Cerf, 2000 ; Mon journal du concile, préface de Bernard Dupuy, op. : tome 1 : 1960-1963, tome 2 : 1964-1966, Paris, Cerf, 2002

Biographie :

Etienne Fouilloux, « Frère Yves, Cardinal Congar, Dominicain. Itinéraire d’un théologien ». in Revue des Sciences Philosophiques et Théologique, LXXIX, 1995 ; André Vauchez, Cardinal Yves Congar (1904-1995) : Actes du colloque réuni à Rome les 3-4 juin 1996, Paris, Cerf, 1999 ; Gabriel Flynn (dir), Yves Congar, théologien de l’Église, Paris, Cerf, 2007 ; Émile (frère de Taizé), Fidèle à l’avenir : à l’écoute du cardinal Congar, Les Presses de Taizé, 2011.

Gabrielle Claerr Stamm, octobre 2017