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BUGATTI Ettore

Industriel d’origine italienne mais naturalisé français, (★ Milan 15.9.1881 † Paris 21.8.1947). ∞ I octobre 1902 Barbara Giuseppina Mascherpa Bolzoni, ∞ II octobre 1946 Geneviève Delcuze. S’initia à la mécanique automobile chez Prinetti et Stucchi à Milan et Gulinelli à Ferrare, avant de conclure un contrat de licence relatif à plusieurs types de voitures avec De Dietrich à Niederbronn (1902 à 1904), où il fit la connaissance d’Émile Mathis ©. Après avoir fabriqué en association avec Émile Mathis les voitures « Hermès-Simplex » à Graffenstaden (1904-1906), Ettore Bugatti s’installa à son compte également à Graffenstaden. (Les voitures Hermès ont été fabriquées sous licence Bugatti par Mathis, à la S.A.C.M. Bugatti n’a jamais fabriqué de voitures Hermès pour son propre compte). En 1907, il entra comme directeur de fabrication chez Deutz à Cologne. En 1909 il fonda aux confins de Molsheim et de Dorlisheim une usine d’automobiles de sport et de course qui devint célèbre dans le monde entier grâce aux innombrables succès remportés en compétition. Parmi les quelque quarante modèles différents de voitures, sortis de l’usine de Molsheim jusqu’en 1939, il faut citer plus particulièrement : les bolides de course Type 35 (1924) atteignant les 210 km/h et qui remportèrent de 1925 à 1929 la très difficile course de Targa Florio en Sicile ; la luxueuse « Royale », équipée d’un moteur 8 cylindres en ligne, de près de 13 litres de cylindrée ; la voiture de grand tourisme Type 57 (1932 à 1939), dont une version l’emporta aux Vingt-quatre heures du Mans en 1937 et 1939. Le génie créateur de Bugatti est à l’origine de nombreuses autres réalisations : moteurs d’avion dont un 16-cylindres, dessiné à Paris en 1915, fut construit sous licence aux États-Unis vers la fin de la première guerre mondiale ; autorails produits à partir de 1933 et dont un exemplaire établit le record du monde de vitessesur rail, à 196 km/h ; vedettes rapides et yachts ; sans compter les quelque mille brevets touchant à tous les domaines de la mécanique : automobile, construction ferroviaire, machine-outil. En 1939 il dut, comme il l’avait déjà fait de 1914 à 1918, abandonner son usine de Molsheim où il avait occupé jusqu’à 1 500 personnes pour se replier sur Bordeaux d’abord, sur Paris ensuite. Celui que ses collaborateurs et amis avaient surnommé « Le Patron », ne devait pas reprendre ses activités en Alsace, car il mourut à Paris quelques semaines après avoir récupéré son entreprise qui lui avait permis de réaliser, entre les deux guerres, dans un contexte quasi artisanal, une œuvre de créateur et de constructeur caractérisée par une forte originalité, une fécondité extraordinaire et le souci de la perfection.

J.-P. Mutschler, « Petite histoire d’une grande voiture : l’odyssée de la première Bugatti de France », Suppl. de l’Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs, 1969 ; B. Eaglesfield et C.W.P. Hampton, The Bugatti Book, Londres, 1954 ; H.G. Conway, Bugatti, Henley-on-Thames, Oxfordshire, 1963 ; L’Ebé Bugatti, L’Épopée Bugatti Les Éditions de la Table Ronde et l’Action automobile et touristique, 1966 ; P. Kestler, Bugatti, l’évolution d’un style, 1975 ; P. Dumont, Bugatti, Les Pur-sang de Molsheim, Paris, 1975 ; H. Conway, J. Greilshamer, Bugatti, 1978 ; A. Lot, Bugatti, Automobiles et autorails, Obernai, 1979 ; Hukke (en allemand) Bugatti ; Ettore Bugatti, 1881-1947, collectif, Fondation Prestige Bugatti, 1981 ; P. Kestler, « Bugatti », Auto Historia, 1981 ; G.-J. Leguillon, il y a 100 Ans Bugatti, 1981 ; Centenaire Bugatti : 155 vieilles dames rendent hommage à Bugatti, 1981 ; Ph. Aubert, Les Bugatti, 1981 ; H. Conway, Bugatti : l’histoire illustrée des voitures de Molsheim, Lausanne, 1982.

Jean François Blattner et Jean-Pierre Mutschler (1984)