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BLONDEL Jacques François

Architecte, (★ Rouen 1705 † Paris 9.1.1774).

Neveu de l’architecte François (dit Jean-François) Blondel. ∞ I 1729 Marie-Anne Garnier († 1755), 1 fils, Georges-François (★ 1730 † 1791), graveur de vues d’architecture. Veuf en 1755. ∞ II Marie Madeleine Baletti, 1 fils, Jean-Baptiste (★ 1764 † 1825), également architecte. Collabora d’abord à l’illustration de l’Architecture française de J. Mariette et du Cours d’architecture de Ch. A. Daviler (4e édition 1737) puis publia en 1737 et 1738 les deux tomes de son premier ouvrage personnel, dédié à Turgot, De la distribution des maisons de plaisance, dont le second volume contient certaines planches de décoration intérieure, influencées par G. M. Oppenord et surtout N. Pineau, très proches des boiseries du palais Rohan de Strasbourg, en chantier à cette époque. Ouvrit en 1743 une école des Arts où il donna des cours de dessin et d’architecture. Écrivit dans l’Encyclopédie, à la demande de Diderot, les articles concernant l’architecture. Publia de 1752 à 1756 l’Architecture française. Membre en 1755 de l’Académie d’architecture où il devint professeur en 1762. Protégé par le marquis de Marigny, directeur des Bâtiments du Roi, Blondel joua à partir de 1760 un rôle actif dans l’architecture française officielle. Travailla en 1761 à Metz, dressa en 1762 le plan général d’embellissement de cette ville à la demande du maréchal d’Estrées et y fit construire jusqu’en 1771 la place d’Armes, l’hôtel de ville, le portail de la cathédrale, la façade du Parlement. Appelé à Strasbourg pour deux semaines en août 1762 pour étudier les problèmes de la reconstruction de la tour de croisée de la cathédrale détruite par la foudre en 1759, intervint également dans la décoration du chœur de l’édifice, réalisée sous la direction de J. Massol, et notamment en automne 1765 en ce qui concerne le remaniement du dessin de la grande grille de ferronnerie exécutée par J.-B. Pertois. Grâce aux appuis conjugués de Marigny, du duc de Choiseul, premier ministre, et du préteur royal Gayot, Blondel fut nommé le 2.6.1764 architecte chargé de proposer un plan général d’embellissement de Strasbourg. Séjourna trois semaines à Strasbourg à partir du 18.6.1764, puis revint en septembre en proposant un premier plan accepté par la ville, mais rejeté en 1765 par Choiseul qui le jugea décevant. Fit un nouveau séjour à Strasbourg de juin à septembre 1765 pour élaborer un deuxième plan, approuvé officiellement par la ville le 19 octobre suivant, puis par Choiseul en avril 1766 et publié en 1766 avec de nombreux amendements. Le plan comportait essentiellement la régularisation de la place d’Armes (actuelle place Kléber), la construction d’un nouvel hôtel de ville sur la future place royale (actuelle place Gutenberg), le redressement d’un grand nombre d’alignements dans les vieilles rues de la ville et la construction de nouvelles casernes. Début des travaux de la place d’Armes au printemps 1766 par le bâtiment de l’Aubette, achevé au cours de l’été 1767. Approbation royale officielle du plan de Blondel en 1768, mais arrêt des travaux dès 1770. Publication en 1771 du Cours d’architecture civile où figurent les plans pour Strasbourg. Élaboration enfin d’un dernier ouvrage, l’Homme du monde éclairé par les arts, qui parut au printemps 1774, trois mois après la mort de l’architecte.

E. Polazek, « Jacques-François Blondel und das Strassburger Münster », Elsass-Lothringisches Jahrbuch, Francfort, 1929, t. 8, p. 265-270 ; F. Pariset, « La grande grille du chœur de la cathédrale de Strasbourg, 1761-1767», Archives alsaciennes d’histoire de l’art, 1927, p. 171-176 ; M. Roux, Inventaire du fonds français, gravures du 18e siècle, t. III, Paris, 1934, p. 40-55 ; M. Prévost et Roman d’Amat, « Blondel », Dictionnaire de biographie française, VI, Paris, 1954, col. 696-697 ; J. Garms, « Le plan d’urbanisme de Strasbourg dressé par Jacques-François Blondel en 1764-1769 », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, t. XXI, 1978, p. 103-141 ; J.-D. Ludmann, Le Palais Rohan de Strasbourg, t. Il, Strasbourg, 1980, p. 537-539.

Jean-Daniel Ludmann (1984)