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BURRUS Maurice

Industriel, homme politique, (C) (★ Sainte-Croix-aux-Mines 8.3.1882 † Lausanne 5.12.1959, enterré à Sainte-Croix-aux-Mines).

Fils de Jules Burrus ©. Célibataire. Études à Dole, puis au collège Stanislas à Paris. Bachelier, il partit pour Hanovre apprendre la langue allemande et s’initier à la pratique bancaire. Il fit des voyages à l’étranger (Asie Mineure, Angleterre, États-Unis, Canada, Mexique, etc.) et montra, très tôt, des qualités d’homme d’affaires. Dès 1911, il reprit la direction de la manufacture familiale de tabac à Sainte-Croix-aux-Mines. Pendant la guerre 1914-1918, il fut condamné à 8 mois de prison et expulsé d’Alsace pour avoir refusé de livrer du tabac aux armées allemandes. Il reçut la croix de Guerre, la médaille de la Fidélité et présida les Proscrits d’Alsace. En 1932, il fut élu député dans la circonscription de Ribeauvillé comme candidat indépendant. Il fut réélu en 1936, bénéficiant cette année-là du soutien de l’U.P.R. (Union Populaire Républicaine). À l’Assemblée, il s’occupa principalement des questions visant à régler la situation des Alsaciens-Lorrains. De 1934 à 1940, il fut également conseiller général du canton de Sainte-Marie-aux-Mines. Grâce à ses relations politiques et à sa forte personnalité, il fit accélérer la construction du tunnel ferroviaire de Sainte-Marie-aux-Mines, inauguré en 1937. De même, il réussit à maintenir sa fabrique de tabac dans un régime particulier jusqu’en 1947. Il vota la loi constitutionnelle du 10.7.1940 et renonça, peu de temps après, à la vie politique. Le 16.12.1940, il fut, une nouvelle fois, expulsé d’Alsace par les autorités allemandes. Durant toute sa vie, Maurice Burrus mena de pair des activités consacrées aux arts. De 1924 à 1940, il finança de gigantesques fouilles archéologiques à Vaison-la-Romaine, dont la restauration du théâtre antique. Citoyen de Vaison depuis 1932. Il était mondialement connu comme philatéliste. Sa collection fut vendue de 1962 à 1964. Il possédait aussi une bibliothèque d’alsatiques, des œuvres d’art et du mobilier d’époques diverses dont certaines pièces se trouvent au musée de Colmar. Passionné de chasse, il était propriétaire des domaines de Hombourg et de Saou, Drôme ; il donna son nom à une réserve naturelle de l’Ariège. Amateur de football, il fonda et présida le club sportif de Sainte-Croix-aux-Mines dès 1921. Il reçut la médaille de la Jeunesse et des Sports ainsi que la breloque en or de la LAFA. A sa mort, il fit des legs importants à son village natal : commune, hôpital, paroisse, sociétés locales.

Bulletin de la Société philatélique Union, 1877, Strasbourg, n° 14, 1957 ; R. North, « La collection Maurice Burrus », L’Échangiste Universel, 1962, n° 748, 31 août, p. 255 et n° 749, 21 septembre, p. 297 ; E. Jolly, Dictionnaire des parlementaires français, Paris, 1960-1977 ; A. Morgenthaler, « Maurice Burrus, l’empereur du timbre », Alsace et Moselle, Saint-Louis, 1964, n° 40, 3 octobre ; R. Mitanchez, « Deux membres éminents de l’Union : Maurice Burrus et l’abbé Lucien Braun », Diligence d’Alsace, 1977, 17, p. 77-81.

Jean-Marie Stienne (1984)