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BOLGERT Edouard

Général de division, (★ Bouxwiller 3.6.1851 † Paris 22.6.1931).

Fils de Jacques Bolgert, cordier, et de Catherine Reiss. ∞ 1888 Emma Schmidt, originaire de Bischwiller. Deux fils, dont l’un devint directeur général de la Banque de France et l’autre professeur à la Faculté de Médecine de Paris. Études au collège de Bouxwiller, y compris lapréparation à l’École spéciale militaire, où il entra en 1869. Nommé sous-lieutenant le14.8.1870. Il combattit dans les rangs du 78e régiment d’Infanterie de ligne à Sedan et fut fait prisonnier avec les débris de l’armée de Mac-Mahon. Revenu en France en 1871, affecté à plusieurs régiments d’infanterie, professeur- adjoint à Saint-Cyr de 1876 à 1880 et breveté d’état-major de l’École supérieure de guerre en 1882. Affecté à la Légion Étrangère à la fin de 1883, le capitaine Bolgert prit part à la campagne du Tonkin de 1884 à 1886, se distingua sous les ordres du général de Négrier et fut décoré de la Légion d’honneur. Après son retour en France, en 1886, dans plusieurs garnisons, en particulier l’Est ; promu chef de bataillon en 1887, lieutenant-colonel en 1895, colonel en 1899, et enfin général de brigade en 1902 et général de division en 1906, le plus jeune général divisionnaire de France. Membre du Comité technique de l’Infanterie en 1904, il devint encore membre de celui du Génie en 1913. A partir de 1904, le général commandait à Paris la 18e brigade d’infanterie, puis en 1906, la 10e D.l. ; en mars 1914, il fut nommé adjoint au gouverneur militaire de Paris ; le début de la guerre mondiale le vit commander la place de Paris et le département de la Seine. En août 1914, il demanda aussitôt à reprendre le commandement d’une unité sur le front : il fut placé à la tête de la 41e, puis de la 58e division d’Infanterie, participa aux premiers combats dans la vallée de la Bruche, puis à la bataille de la trouée de Charmes, à la défense du secteur vosgien, compris entre le Ballon d’Alsace et le col du Bonhomme, puis à la « courseà la mer », offensive menée par Falkenhayn (octobre à novembre 1914). Le général Bolgert sut, près de Béthune, où l’ennemi cherchait à rompre la charnière entre les armées française et anglaise, contenir l’ennemi au sein de la 10e Armée et même progresser (prise de Vermelles au début de décembre). En mai, juin et juillet 1915, le général Bolgert se distingua encore avec sa division au cours de l’offensive d’Artois. Sa 58e D.l. avait été citée deux fois, en 1914 ; « la 58e D.l. a toujours été en première ligne, a gagné du terrain, et n’en a jamais perdu, malgré de fortes pertes et de violentes attaques de l’ennemi » ; en 1915 « a fait preuve… d’une ténacité et d’un dévouement à toute épreuve ». Atteint en août 1915 par les mesures draconiennes de rajeunissement des cadres, le général Bolgert remplit encore les fonctions d’adjoint au général commandant la 3e région militaire à Rouen, jusqu’à ce qu’il fût admis à faire valoir ses droits à la retraite, en 1917. Grand officier de la Légion d’honneur, (1915), titulaire de la croix de guerre avec deux palmes, ainsi que de nombreuses distinctions honorifiques d’outre-mer et étrangères. Après 1918, il se retira dans sa ville natale de Bouxwiller : le boulevard qu’il habitait porte aujourd’hui son nom.

Dictionnaire de biographie française, t 6, fasc. 31, p. 88, Paris 1951 ; Biographie inédite communiquée par M. Jean Bolgert, fils du général ; archives de famille, en possession de l’auteur ; Archives historiques de l’Armée, IIIe série, dossier 440.

Jean Braun (1984)